André Socard Conseil

Etude de cas au Cameroun


2. Caractéristiques de la zone d'étude

2.2 réseaux de communication.


Plan du chapitre

2.1 Zone choisie
2.2 Réseaux de communication
      2.2.1 Le réseau routier
      2.2.2 Les télécommunications au Cameroun : aperçu rapide
2.3 Réseau électrique

 

2.2.2  télécommunications au Cameroun : un aperçu rapide.

 

Les services assurés :

- Le téléphone et services liés au RTC, par exemple la télécopie.
- La téléphonie cellulaire avec le système GSM.
- Accès à la toile Internet.

 Le service téléphonique de base "POTS"

Au Cameroun le nombre de lignes est estimé à 80000, soit une télé densité de 0,57 lignes pour 100 habitants, dans les normes habituelles de l'Afrique. L'essentiel des lignes est concentré à Douala et Yaoundé : en chiffre d'affaires (y compris les mobiles et autres services), ces deux villes représentent 88% des ressources télécommunications du Cameroun. Une demande importante reste en attente, le chiffre de 200000 demandes en attente est le plus souvent cité.

La typologie des abonnés n'a pu être évaluée. Outre les institutionnels, une clientèle de particuliers aisés est raccordée (ou est en attente). En ville, les téléboutiques (appelées télécentres en Afrique de l'ouest) se sont développées et génèrent un trafic non négligeable.
 

Le propriétaire d'une téléboutique paie 4000 FF de taxe, il faut compter 6000 FF d'installation, y compris le compteur de taxes dont un seul modèle est agréé (?..!..). L'impulsion de base de l'opérateur public est de 0.40 FF, le tarif de vente des téléboutiques a été laissé libre afin de susciter une concurrence et une modération des prix. En réalité, toutes les téléboutiques se sont alignées sur un tarif de 1,00 FF de prix de vente de l'unité de base. Plusieurs téléboutiques offrent en ville le service fax, des services de photocopie et informatiques, et également la messagerie électronique et accès à Internet.
Les villes (par exemple Bafoussam, Bamenda, Banganté, Edéa, Ngaoundéré, etc.) sont reliées au RTC. La téléphonie purement rurale est pour l'instant peu développée. Des réalisations de téléphonie rurale, à l'aide de financement de la Belgique sont en cours. D'autre part, certains villages ont été reliés par câble (exemple un 56 paires sur une dizaine de kilomètres dans la région de l'ouest) par un financement par tontine. Une action volontariste pour relier 2000 villages à l'horizon 2010 est en cours, bien que le programme, tant de réalisation que de financement, apparaît encore flou.

Un exemple de tarif
Fax émission : 
outre le tarif de connexion téléphonique, 3 FF par page.

E-mail émission : 
- < 5 lignes : 3,50 FF
- > 5 lignes : 6,00 FF
- Fichier 0 à 50 ko 10,00 FF /fichier
- Chaque 50 ko supplémentaire : 5,00 FF

E-mail réception : 
- Texte N/B 8,00 FF /page
- Texte couleur 12,00 FF /page
- fichier 0 à 50 ko : 15,00 FF

Navigation sur le web : 
18,50 FF pour 7 mn, augmenté d'une communication locale.

La qualité de service est assez médiocre, aucun chiffre n'a pu être obtenu. Le vol de câble, les défauts dus à l'humidité et inondations locales pénalisent lourdement la disponibilité du service. Deux anecdotes permettront d'apprécier le problème :

- A Yaoundé, le vandalisme d'un tronçon de câble de 900 paires du réseau local a privé de téléphone, pendant deux ou trois semaines, un partie de la ville.

- A Douala, après deux jours d'interruption du téléphone chez un abonné que nous avons rencontré pendant notre séjour, une intervention de cet abonné auprès de techniciens a permis de rétablir la ligne. La cause de l'interruption semblait être imputable à une inondation, mais nous n'étions qu'au début de la saison des pluies.

 

 Le service mobile cellulaire, le service par satellite Inmarsat.

Actuellement, plus de 3000 clients se sont abonnés au réseau GSM, et ce nombre devrait atteindre 4000 avant la fin de l'année. La zone de couverture comprend Douala, Yaoundé; Bafoussam. Même avec un terminal de 8 Watts, on est donc coupé du RTC dès que l'on s'éloigne de quelques dizaines de kilomètres de ces villes. Ce service, très apprécié, est réservé à une classe aisée.

L'opérateur public INTELCAM distribue les valises Inmarsat, une centaine serait en service. Il semble que le plus souvent, ces valises sont utilisées à des fins professionnelles par des institutionnels, et avec des consignes très strictes d'utilisation, afin de limiter les communications, très onéreuses. Elles sont parfois mises en place simplement à des fins d'extrême urgence ou de secours d'autres moyens.

 Accès à Internet.

L'accès à Internet est donc assuré depuis un ou deux ans, nous avons vu des utilisateurs d'Internet à leur bureau, et comme signalé ci-dessus, le service Internet offert dans des téléboutiques à Douala et Yaoundé.

 Les techniques mises en oeuvre.

En transmission, les axes principaux Douala - Yaoundé, Douala - station terrienne proche et Yaoundé - station terrienne associée à cette ville sont réalisés en faisceaux hertzien. La liaison Douala - Yaoundé emprunte deux tracés : l'un direct par Edéa - Matomb (2 x 34 Mbit/s soit 960 voies téléphoniques), l'autre par Bafia; de capacité identique.

En zone rurale, les faisceaux hertziens IRT 2000 (et auparavant IRT 1500) ont été déployés.

Les quatre centraux téléphoniques de Yaoundé ainsi que les trois de Douala sont reliés par 52 km de câbles à fibres optiques unimodales, le rythme installé étant vraisemblablement de 34 Mbit/s.

Les commutateurs publics sont, d'après nos informations, à commande et commutation numériques à Douala et Yaoundé, en zone rurale ils sont en très grande majorité à commutation analogique.

 Les projets.

Signalons tout d'abord un projet en zone rurale qui concerne la région Babimbi. La NEC a présenté un projet, qui parait avoir fait l'objet d'une étude de terrain détaillée, afin d'apporter le téléphone à Ndom et sur la rive gauche de la Sanaga.

En s'appuyant sur la dorsale Yaoundé - Douala via Edéa, une implantation de faisceaux hertziens NEC (du type IRT 2000 mais de capacité un peu supérieure, avec possibilités de fonction insertion - extraction comme les IRT 2000) était prévue. Ce projet a été étudié en 1994, mais n'est pas encore en cours de réalisation. Il semblerait notamment que des raisons politiques (villes ou villages de la région qui ne sont pas prévus être desservis dans ce projet) aient retardé, ou bloqué sans espoir de faire resurgir cet investissement qui était financé, d'après les informations que nous avons pu collecter, par le Japon.

Un autre projet est lié à l'implantation de l'oléoduc Tchad - Kribi et à la réalisation du câble optique sous - marin en cabotage Africa One. En profitant des facilités mises en place lors de la construction de l'oléoduc, un câble à fibre optique parallèle à l'oléoduc permettrait de raccorder le Tchad, la République Centrafricaine, et Yaoundé à Kribi, et donc à Africa One qui atterrit à Douala,. L'oléoduc lui-même a besoin de systèmes de télécommunications, mais s'appuierait sur des liaisons propres, sans interférence avec le réseau du Cameroun. Il utiliserait pour ses besoins de télémesures, télécommandes et surveillance ses propres câbles, des liaisons par satellites VSAT, voire à titre de secours des liaisons par Inmarsat. Les télécommunications générales pourraient implanter un câble à fibres optiques qui bénéficierait de la trouée défrichée, et des moyens de génie civil déployés à cette occasion. Ce projet fait l'objet d'une assistance d'experts de l'UIT.

Rappelons les projets, mais exprimés en termes généraux, pour la téléphonie rurale : 2000 villages en 2010, et tous les chefs-lieux de départements et d'arrondissements desservis à moyen terme.

 Autres réseaux de télécommunications.

Le réseau de diffusion de télévision et radiodiffusion sonore en modulation de fréquence n'a pas fait l'objet d'enquête. Signalons cependant la présence à Douala de réseaux de diffusion de télévision par câble. Certains réseaux utilisent sur le coaxial d'amplificateurs munis de voie de retour, et sont conçus en technique HFC (hybride fibre et coaxial). Ils pourraient offrir des services de télécommunication, par exemple un accès à Internet.

Quelques données sur le cadre juridique des télécommunications.

Une loi cadre modifiant le régime juridique des télécommunications au Cameroun a été votée par le Parlement le 30 juin 1998 et promulguée le 15 juillet 1998.

Cette loi comprend schématiquement trois volets :

- Elle définit qui peut faire quoi
- Elle définit l'organisme qui doit veiller à la bonne application de la loi : autorité de régulation
- Et enfin précise les sanctions encourues lorsque l'on enfreint la loi.

La loi cadre définit les activités du domaine des télécommunications qui peuvent être cédées au privé par la puissance publique :

- Par concession avec un cahier des charges : les services fixes de base, téléphone, télégrammes, telex. L'acte de concession sera un décret.
- Par autorisation : les services à valeur ajoutée tels que téléphone cellulaire, radio paging, radio point à point, internet, etc.
- Par simple déclaration : les PABX (après une procédure d'agrément), les équipement de radio d'une portée inférieure à 300 mètres.

L'agence de régulation se chargera notamment de la normalisation, du plan d'acheminement et de la numérotation, de l'homologation des équipements, de la gestion du spectre de fréquences.

D'autres aspects de la loi nous ont été rapidement présentés (nous n'avons pas pu nous procurer lors de ce séjour, le texte de cette loi). Il s'agit des aspects de sécurité, par exemple la gestion du spectre, les aspects d'aménégement du territoire (création ou précisions sur la destination de différents fonds et subventions), et également un aspect social : affectation et statut des fonctionnaires du ministère des télécommunications.

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