André Socard Conseil

 

Rymes de Pernette du Guillet - 13 à 16

 
 

Orthographe selon l'édition  de 1546
(impression de l'édition de Paris, 1830)

L'édition de 1545

Transcription plus moderne

Rymes 13

L'heur de mon mal, enflammant le desir,
Feit distiller deux cueurs en vn debuoir
:
Dont l'vn est vif pour le doulx desplaisir,
Qui faict que mort le tient en son pouuoir.
Dieu aueuglé, tu nous as faict auoir
Du bien le mal en effect honorable :
Fais donc aussi que nous puissions auoir
En nos espritz contentement durable.
L'heure de mon mal, enflammant le désir,
Fit distiller deux cœurs en un devoir
:
Dont l'un est vif pour le doux déplaisir,
Qui fait que mort le tient en son pouvoir.
Dieu aveuglé, tu nous as fait avoir
Du bien le mal en effet honorable :
Fais donc aussi que nous puissions avoir
En nos esprits contentement durable.

Rymes 14

Le grand desir du plaisir admirable
Se doit nourrir par vn contentement
De souhaicter chose tant agreable.
Que tout esprit peult rauir doucement.
O que le faict doit estre grandement
Remply de bien, quand pour la grande enuie
On veut mourir, s'on ne l'a promptement :
Mais ce mourir engendre vne autre vie.
Le grand désir du plaisir admirable
Se doit nourrir par un contentement
De souhaiter chose tant agréable.
Que tout esprit peut ravir doucement.
Ô que le fait doit être grandement
Rempli de bien, quand pour la grande envie
On veut mourir, s'on ne l'a promptement :
Mais ce mourir engendre une autre vie.

Rymes 15

Pour contenter celuy qui me tourmente,
Chercher ne veulx remede à mon tourment :
Car en mon mal voyant qu'il se contente,
Contente suis de son contentement

Pour contenter celui qui me tourmente,
Chercher ne veux remède à mon tourment :
Car en mon mal voyant qu'il se contente,
Contente suis de son contentement

Rymes 16

L'ame et l'esprit sont pour le corps orner,
Quand le vouloir de l'Eternel nous donne
Sens et sçauoir pour pouuoir discerner
Le bien du bien que la raison ordonne.
Par quoy si Dieu de telz biens te guerdonne,
Il m'a donné raison qui a pouuoir
De bien iuger ton heur et ton sçauoir.
Ne trouve donc chose si admirable,
Si à bon droict te desirent de veoir
Le Corps, l'Esprit et l'Ame raisonnable.

* guerdonner : récompenser
heur : bonheur

L'âme et l'esprit sont pour le corps orner,
Quand le vouloir de l'Eternel nous donne
Sens et savoir pour pouvoir discerner
Le bien du bien que la raison ordonne.
Par quoi si Dieu de tels biens te guerdonne,
Il m'a donné raison qui a pouvoir
De bien juger ton heur et ton savoir.
Ne trouve donc chose si admirable,
Si à bon droit te désirent de voir
Le Corps, l'Esprit et l'Ame raisonnable.

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