André Socard Conseil

 

Rymes de Pernette du Guillet - 17 à 20

 
 

Orthographe selon l'édition  de 1546
(impression de l'édition de Paris, 1830)

L'édition de 1545

Transcription plus moderne

Rymes 17

Ie suis tant bien que ie ne le puis dire,
Ayant sondé son amytié profonde
Par sa vertu, qui à l'aimer m'attire
Plus que beauté : car sa grace et faconde
Me faict cuider la premiere du monde.
Je suis tant bien que je ne le puis dire,
Ayant sondé son amitié profonde
Par sa vertu, qui à l'aimer m'attire
Plus que beauté : car sa grâce et faconde
Me font croire la première du monde.

Rymes 18

Que d'auoir mal pour chose si louable,
Comme à chascun son grand contentement,
Tout bon esprit (tant soit peu raisonnable)
Le pourra croire, et par bon iugement.
Mais si voulez congnoistre clerement,
Lequel des deux a sur plaisir puissance,
Faudra gouster d'vn meur entendement
L'heur et malheur de vostre congnoissance
Que d'avoir mal pour chose si louable,
Comme à chacun son grand contentement,
Tout bon esprit (tant soit peu raisonnable)
Le pourra croire, et par bon jugement.
Mais si voulez connaître clairement,
Lequel des deux a sur plaisir puissance,
Faudra goûter d'un mur entendement
L'heur et malheur de votre connaissance.

* heur  : bonheur

Rymes 19

Ie te promis au soir que, pour ce iour,
Ie m'en irois à ton instance grande
Faire chez toy quelque peu de seiour :
Mais ie ne puis... parquoy me recommande,
Te promectant m'acquicter pour l'amande,
Non d'vn seul jour, mais de toute ma vie,
Ayant tousiours de te complaire enuie.
Donc te supply accepter le vouloir
De qui tu as la pensee rauie
Par tes vertus, ta grace, et ton sçauoir.

Je te promis au soir que, pour ce jour,
Je m'en irais à ton instance grande
Faire chez toi quelque peu de séjour :
Mais je ne puis...par quoi me recommande,
Te promettant m'acquitter pour l'amende,
Non d'un seul jour, mais de toute ma vie,
Ayant toujours de te complaire envie.
Donc te supplie accepter le vouloir
De qui tu as la pensée ravie
Par tes vertus, ta grâce, et ton savoir.

Rymes 20

Sçais tu pourquoy de te veoir i'euz enuie ?
C'est pour ayder à l'ouurier qui cessa,
Lors qu'assembla en me donnant la vie,
Les differentz, ou apres me laissa.
Car m'esbauchant Nature s'efforça
D'entendre, et veoir pour nouuelle ordonnance
Ton hault sçauoir, qui m'accroist l'esperance
Des Cieulx promise, ainsi que ie me fonde,
Qui me feras auoir la conbnoissance
De ton esprit, qui esbahit le monde.
Sais-tu pourquoi de te voir j'eus envie ?
C'est pour aider à l'ouvrier, qui cessa,
Lors qu'assembla en me donnant la vie,
Les différents, ou après me laissa.
Car m'ébauchant Nature s'efforça
D'entendre et voir pour nouvelle ordonnance
Ton haut savoir, qui m'accroît l'espérance
Des Cieux promise, ainsi que je me fonde,
Qui me feras avoir la connaissance
De ton esprit, qui ébahit le Monde.

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