André Socard Conseil |
||||||
|
Orthographe
selon l'édition de 1546 |
L'édition de 1545 |
Transcription plus moderne |
Or qui en a,
ou en veult avoir deux, Comment peult-il faire deux Amours naistre ? Ie ne dy pas que ne puisse bien estre Vn cueur plus grand, que croire ie ne veulx : Mais que tout seul il satisfeit à eulx, Celà n'a point de resolution Qui sceust absouldre, ou clore ma demande : Et toutesfois ainsi qu'affection Croist le désir, telle obligation. Peult Dame avoir à la vertu si grande, Que de l'amant la qualité demande Double merite, ou double passion. |
|
Or
qui en a, ou en veut avoir deux, Comment peut-il faire deux Amours naître ? Je ne dis pas, que ne puisse bien être Un coeur plus grand, que croire je ne veux : Mais que tout seul il satisfit à eux, Cela n'a point de résolution Qui sût absoudre, ou clore ma demande : Et toutefois ainsi qu'affection Croît le désir, telle obligation Peut Dame avoir à la vertu si grande, Que de l'Amant la qualité demande Double mérite, ou double passion. |
Rymes 26 (Chanson) |
||
Iay esté par
vn long temps Deceue de l'esperance : Et si encor point n'attens D'elle plus grand asseurance, Que celle là, que ma foy Me peult promettre de soy. Ie voy les vns fort contentz, Les autres pleins de souffrances : De ceulx là les ris j'entens, De ceux cy la douleance* Ces passions i'apperçoy Regner toutes deux en moy. Ie ris du bien ou ie tens En tresgrand' resiouyssance : Et pleure que ie pretens Qu'vn autre en ayt iouyssance : Ce que de mes yeulx ie voy, Et à grand peine le croy. Toutesfois tel passetemps Me donne encor confiance Qu'vn iour ie verray le temps, Que cil fera la vengeance Du mal qu'il m'a faict de soy Au bien ou ie me deçoy. |
|
J'ai été par
un long temps Déçue de l'espérance : Et si encore point n'attends D'elle plus grand'assurance, Que celle-là, que ma foi Me peut promettre de soi. Je vois les uns fort contents, Les autres pleins de souffrances : De ceux-là les ris j'entends, De ceux-ci la douléance* Ces passions j'aperçois Régner toutes deux en moi. Je ris du bien, ou je tends En très-grand' réjouissance : Et pleure, que je prétends Qu'un autre en ait jouissance : Ce que de mes yeux je vois, Et à grand peine le crois. Toutefois tel passe-temps Me donne encore confiance, Qu'un jour je verrai le temps, Que cil* fera la vengeance Du mal qu'il m'a fait de soi Au bien où je me déçois. * douléance
: plainte, chagrin
|
Rymes 27 (à un ami) |
||
Prenez le cas
que, comme ie suis vostre (Et être veux) vous soyez tout à moy : Certainement par ce commun bien nostre Vous me deburiez tel droict que ie vous doy. Et si Amour vouloit rompre sa loy, Il ne pourrait l'vn de nous dispencer, S'il ne vouloit contrevenir à soy, Et vous, et moy, et les Dieux offenser. |
|
Prenez le cas
que, comme je suis vôtre (Et être veux), vous soyez tout à moi : Certainement par ce commun bien nôtre Vous me devriez tel droit que je vous dois. Et si Amour voulait rompre sa Loi, Il ne pourrait l'un de nous dispenser, S'il ne voulait contrevenir à soi, Et vous, et moi, et les Dieux offenser. |
Soit que par
esgale puissance L'affection et le desir Debattent de la iouyssance Du bien dont se veulent saisir : Si vous voulez leur droict choisir, Vous trouuerez sans fiction, Que le desir en tout plaisir Suivra tousiours l'affection. |
![]() |
Soit que par
égale puissance L'affection et le désir Débattent de la jouissance Du bien dont se veulent saisir : Si vous voulez leur droit choisir, Vous trouverez sans fiction, Que le désir en tout plaisir Suivra toujours l'affection. |
Retour à Pernette du Guillet
Retour aux Rymes 1 à 4
Retour aux Rymes 5 à 8
Retour aux Rymes 9 à 12
Retour aux Rymes 13 à 16
Retour aux Rymes 17 à 20
Retour aux Rymes
21 à 24
Accueil - L'entreprise - Secteurs techniques - Types d'intervention - Références - Notes et documents
Socard Consultants
4 allée Pernette du Guillet
75019 Paris
France