Les réalisations au Mali, les études faites au Cameroun montrent le besoin de téléphone dans les zones rurales subsahariennes. Contrairement à certaines idées préconçues, une demande solvable existe.

D'une part pour les communications internationales, l'assistance de la famille expatriée dans les pays occidentaux et notamment en Europe, permet de financer ce besoin et biaiser les études économiques basées sur le PIB per capita. L'expérience de Koréra Koré, au Mali, menée par une ONG, illustre particulièrement ce phénomène.

Pour des besoins de communication locale, notre enquête a montré que le paysan dépense des sommes non négligeables pour des voyages de quelques dizaines de kilomètres. Une communication téléphonique a une valeur importante. Un modèle économique de développement des communications téléphoniques, par substitution, est donc présent.

Dans le cercle de Yélimané, région de Kayes, au Mali, une première réalisation de réseau téléphonique a engendré une demande pressante des villages voisins non raccordés. Une demande, par épidémie, se développe et peut être modélisée par un modèle économique adapté. Le rapport que nous présentons date du début de 1999, à la suite d'une mission effectuée dans les dernières semaines de 1998. Les solutions techniques proposées, telles des faisceaux hertziens point multipoint et réseau local hertzien sont encore valides, mais seraient à revoir avec l'évolution des techniques.

Dans cette région, dans des zones ne disposant pas d'électricité, le réseau téléphonique est présent. Pour recevoir un fax, la procédure est quelque peu compliquée :
     Un appel téléphonique est reçu : je veux t'envoyer une télécopie - 
     Dans quelques minutes tu pourras, je mets mon groupe électrogène en route, je te rappelle
     Voila, je suis prêt, tu peux m'envoyer tes pages....
Voila la procédure quand il n'y a pas de problème complémentaire.

La procédure est simplifiée si sur le support téléphonique un accès au réseau Internet est implanté. Il suffit, lorsque l'énergie électrique est disponible, de mettre son ordinateur en service et de consulter sa boîte de réception. Maintenant, l'accès au réseau Internet, permettant la voix sur IP, est un besoin à satisfaire.

Au Cameroun, dans une région rurale (région Babimbi, province du Centre Sud), le demande a été évaluée. Même si dans une première phase une télédensité assez faible est prévisible à court terme, l'introduction des TIC serait un facteur de développement important. Le rapport date de 1998, il date. Le réseau GSM s'étend et atteint parfois les zones rurales. Le système de satellites RASCOM sur lequel nous fondions beaucoup d'espoirs prend trop de retard pour ne pas être quelque peu obsolète, notamment pour les aspects Internet. 

Si les techniques exposées dans ces rapports demandent à être mises à jour, la demande existe, et la clientèle est solvable, même en milieu rural. Les télécommunications dans ces zones où la circulation automobile est difficile en saison des pluies est  un besoin essentiel des populations, Pour modérer notre propos, remarquons que la maintenance des équipements de télécommunication, ne serait-ce que la maintenance par exemple des systèmes d'énergie solaire, nécessite un accès physique, et que l'investissement en système de télécommunication ne se substitue pas totalement à un investissement routier. 

S'il est plus facile d'implanter en ville un système GSM, une demande rurale existe, qui peut être satisfaite par GSM ou d'autres techniques. N'oublions pas les zones rurales qui représentent 70% de la population africaine ! Une demande existe, elle est solvable.

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Page mise à jour le 8 septembre 2005